Dr Sabrou Ali – 1950-2006

Notre Communauté est en deuil.

Elle vient de perdre un de ses meilleurs fils, un de ses meilleurs serviteurs.

Je t’ai connu, Ali, dès le début de tes études en spécialité, au Service de neurochirurgie de l’Hôpital Ali Aït Idir. Résident, affecté au Service de Neurochirurgie infantile, tu étais déjà passionné par les enfants, attentif à leur douleur et à leurs peurs. Le plus clair de ton temps, tu le passais à jouer et à deviser avec eux comme s’il s’agissait d’adultes. Comme tu résidais à l’Internat, dans une chambre, juste au-dessus du Service dont tu avais la charge, à toute heure du jour ou de la nuit, tu descendais voir si tout allait bien. Les Sœurs étaient déjà au chevet de l’opéré du jour ou de l’enfant fébrile et tu venais prêter main forte même quand tu n’étais pas de garde.

En fait, tu étais toujours de garde, remplaçant les uns et les autres, ce qui faisait le bonheur coupable de tes collègues Résidents ou Assistants. Quand des parents voulaient des nouvelles de leurs proches hospitalisés, c’est le Docteur Sabrou qu’ils cherchaient en premier car tu savais leur parler, les réconforter et les assurer des meilleures suites possibles.

Malgré des études théoriques chaotiques (tu n’aimais pas apprendre et réciter !), tu étais un excellent neurochirurgien, digne fils des Professeurs Bou Salah et Galli. Avec ce dernier, tu étais l’aide attitré. Tu as su ainsi apprendre les finesses de la chirurgie cérébrale et en particulier de la neurochirurgie infantile.

C’est avec plaisir que je t’ai accueilli au Service de neurochirurgie de l’Hôpital Central de l’Armée, pratiquement dès l’ouverture de celui-ci. Pendant toute la période de ton activité à mes côtés, tu as été l’aide précieuse et disponible dont tout Chef de Service a besoin pour la gestion d’un service hospitalier.

L’introduction de la Stéréotaxie t’a permis de développer ton art pour les choses bien faites et la précision du geste neurochirurgical. Tu étais devenu le référent pour cette chirurgie pour l’ensemble du territoire national. Ton travail a fait date dans la Spécialité et tous les patients que tu as eu à traiter garderont dans leur mémoire l’abnégation, l’honnêteté et le professionnalisme de l’homme du Sud que tu étais.

Ali Sabrou était un grand homme. Grand par sa simplicité, grand par ses compétences et par sa vertu d’accueil et d’ouverture. Aujourd’hui il nous a quitté en laissant derrière lui une veuve et trois enfants. Nous implorons le Tout-Puissant pour qu’il leur apporte réconfort et assistance.

Pr A. Boutlélis

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